Du sable, du sel, de la pluie, du vent..... et un titre qui s'envole
La tâche s'annonçait rude, les éléments aussi. Nous savions que les parcours et les obstacles seraient nombreux, que les équipes présentes relevaient d'un niveau qui ne laissant pas de place au relâchement.
Le Touquet-Paris-Plage. Sympa. Mais pas le dimanche 26 octobre 2008. Des rafales de vent de 80km/h, une marée descendante qui ne nous permet pas, nous petits Parisiens, de savoir ou mettre les roues et les semelles pour nous économiser, mais aussi et surtout pour avancer!
Il pleut, il fait froid, très froid même. Le départ est donné à 14h00. Je pars à pied pour 300 mètres en ligne droite sur la plage en direction d'Anne-Laure qui attend avec tous les autres VVTistes sur une seconde ligne. A mon arrivée je dois prendre le vélo (obligatoire), Anne-Laure attaque la CAP et je pars en VTT. Tous les coucurrents s'élancent vers le bord de l'eau, ou le sable est plus dur. Pour ma part, je prends entre la tranche de sable fin et celle dure au bord de l'eau, je suis seul sur cette bande pleine de trous d'eau (allant jusqu'à 50cm de profondeur). Je plonge, je décolle, je plonge, je décolle, je plonge, .... au moins 30 fois, c'est drôle, mais je n'avance pas assez vite. A ce moment, je me dis qu'Anne-Laure ne sera pas capable de se charger de la partie vélo sur la plage si je ne veux pas trop l'épuiser. La décision est prise et je sais qu'elle comprendra vite, je lui laisse le vélo en sortie de plage. Ainsi elle aura 4 fois 1,6 kilomètres à faire en courant dans le sable, DUR DUR pour elle!
Finalement à la sortie de plage du 1er tour (soit 2 km de course), je suis dans les premiers, Anne-Laure est sûrement loin, mais je lui fais confiance pour revenir sur moi avant le 1er pointage. En revanche, je suis sec et me demande comment je vais être en mesure de faire 4 boucles. De plus, la pression est grande, tous nos adversaires directs sont là et une équipe de Lys A.A. Tri à déjà pris l'avantage.
Anne-Laure arrive à temps pour le pointage, nous sommes réglés. Par contre elle m'annonce que le dérailleur avant est bloqué sur le grand plateau. Je lui dit de ne pas s'en faire, je m'en occupe. je reprends le vélo pour toute la plage et elle repart à pied.
Le dérailleur est bloqué, la poignée aussi, rien à faire, en roulant je tape dessus avec le poing, en évitant les trous d'eau, évidemment. Il est coincé, trop de sable et de sel partout, le vélo craque, ça me fais mal au coeur, on dirait une épave seulement au bout de 4km.
La stratégie se met en place, seulement Anne-Laure doit redoubler d'effort pour revenir sur moi avant le pointage, et c'est de plus en plus difficile, elle doit traverser tout le terrain vague, mi sable, mi terre, bosselé et toute la pinède avec un VTT qui n'a plus qu'un grand plateau. Je dois l'attendre au second pointage alors que je suis revenu sur les premiers. Nous repartons avec 44 secondes de retard sur eux. Dommage, on va retenter!
Sur la 3ème boucle, je reprends le lapin qui est devant moi et temporise un peu ma course, je gère, je ne prends pas les commandes, me place à côté de lui. Il ne faut pas le faire courir plus vite car je ne sais pas à combien de temps est Anne-Laure alors que sa VTTiste est toute prêt de nous. Ils passent à nouveau le pointage sans nous. A l'attaque de la 4ème boucle je demande à Anne-Laure de tout donner sur son ultime course à pied afin de réduire l'écart, quand à moi je mets tout en oeuvre pour sortir en premier de la plage, je prends les commandes de la course!
J'arrive au dernier pointage, à 200 mètres de la ligne d'arrivée, mais je n'ai pas le droit de franchir le zone sans Anne-Laure. je suis en avance, je me dis qu'elle va surgir, tout donné à VTT comme elle sait si bien le faire avec la tête dans ces moments là. Les gens applaudissent, quelqu'un arrive.... et oui, Dorothée GREMONT & Frédéric DEWISPELEARE. A leur passage je lève la mainpour frapper dans les leurs, je les accompagne jusqu'à la zone de pointage, ils ont le sourire aux lèvres. Anne-Laure ne tarde pas à apparaître, nous terminons les deux cent derniers mètres ensemble, nous sommes Vice-Champion de France 2008, et laissons s'envoler notre titre de 2007.
C'était dur, mais tellement génial. De la pression tout le long, des parcours très exigeant, des adversaires super sympa qui n'ont rien lâcher devant comme derrière. D'ailleurs vous venez de lire mes commentaires de course, Anne-Laure va y ajouter les siens, car pour elle derrière ça n'a pas été simple avec une équipe très forte et homogène de Côte d'Opale, ainsi que celle de Palaiseau (Sophie et Damien) qui voulait une place sur le podium aussi. Pour ma part j'ai vu les choses de loin et peut comprendre la solitude d'Anne par moment.
Pas de regrets, peut-être ma stratégie de départ n'était pas la bonne, je me suis épuisé, mais évoluait de plus en plus vite au fil des tours, alors que l'autres équipe réduisait considérablement son allure. Et est-ce que ma petite femme aurait pu soutenir ce rythme longtemps??? Peut-être des réponses en 2009. (Et oui, nous envisagions de nous mettre dans des équipes de même sexe, cependant tenter de reprendre un titre perdu est un bel objectif). Au fait, l'an prochain, le France Bike & Run est au Touquet, on peut vous en parler...... ;-)
MERCI ANNE-LAURE, tu as été très forte.
Pour vous mettre dans l'ambiance: